Nicolas Buchotte, Les Règles du lavis et du dessin, 1722

L'ouvrage de l'ingénieur du génie Nicolas Buchotte reste une référence jusqu'au XIXe siècle. Il propose des règles, maximes et convenance à respecter pour pouvoir concevoir des cartes, plans et projets de bon goût.

Quelques définitions

 On appelle teinte une couleur aussi liquide que l'eau, et dont le corps est transparent, et non opaque, de manière qu'étant étendue sur quelques traits, elle n'empêche pas de les voir  On dit laver un plan ou un Profil […] parce que les couleurs étant aussi liquides que de l'eau, lorsqu'on les emploie, il semble effectivement qu'on lave le papier, et de là vient le mot lavis, pour signifier l'emploi des couleurs dans l'architecture militaire & civile Les plans, les profils, les élévations & les façades sont nommées en général dessins.

Symbolique des couleurs

Les significations des couleurs données par Henri Gautier sont ici reprises : les ouvrages à exécuter sont en jaune et les ouvrages de maçonnerie en rouge mais la codification se complexifie par combinaison : par exemple, les lignes ponctuées de noir ou de rouge marquent des ouvrages de terre ou de maçonnerie détruits.

Aspects pratiques

Les maximes, qui sont des sortes de règles de conduite à adopter, éclairent subtilement les lecteurs quant à la pratique du lavis. L'on y apprend par exemple la manière de tirer les lignes proprement : il faut avoir une plume bien taillée, travailler sur un plan droit et dur, ne pas s'appuyer sur la table pour garder sa liberté de mouvement. Les plumes utilisées sont celles dites « bouts d'ailes ». Pour les « choses délicates du paysages », on utilisera plutôt la plume de corbeau. Il est préférable d'utiliser du vieux papier parce que celui-ci est plus sec.

Nicolas Buchotte, 1722

page suivante