Au milieu du XIXème, les voies navigables font barrage

 

Sous le Second Empire, malgré les efforts du corps des ponts et chaussées, les chemins de fer appartiennent majoritairement au secteur privé tandis que les voies navigables sont gérées par l’État. Certains industriels souhaitent maintenir cette situation, désirant conserver un mode de transport n'obéissant pas à une logique économique privée : en effet les sociétés de chemins de fer ont un objectif de rentabilité et, sans concurrence, appliqueraient des tarifs plus élevés.
Garder un système rival est alors essentiel pour maintenir des prix abordables. Les chemins de fer et les voies navigables sont dans les faits, complémentaires : les marchandises volumineuses, et non périssables sont transportées par voies fluviales et les marchandises de valeurs ou nécessitant un transport rapide sont plutôt transportées par rail.
A la fin du XIXème siècle, d'un côté comme de l'autre, l'équilibre reste difficile à trouver. Les bateliers n'étaient pas préparés à lutter contre cette concurrence et expriment leur mécontentement par des grèves en 1904 sur l'axe Lens-Paris. De leur côté, les sociétés ferroviaires doivent affronter de gros problèmes logistiques dus à l'augmentation du trafic. Ces problèmes liés à l'impossible entente entre privé et public vont rendre l'existence de l'un ou de l'autre impossible. Après un dernier sursaut donné par le plan Freycinet à la fin du XIXème siècle, les voies navigables vont définitivement perdre la bataille à la veille de la première guerre mondiale.

Carte des chemins de fer de l'Ouest, Letellier et Potiquet, 1857 (cliquer sur le lien pour accéder à l'original sur le site de la BnF).

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