NAVIER, Claude-Louis (1785-1836)

Il perd très jeune ses parents et c'est son oncle Emiland-Marie Gauthey (ingénieur des ponts et chaussées et auteur d'un traité sur les ponts) qui se charge de son éducation. Il entre à l'école polytechnique en 1802, puis l'école des ponts et chaussées en 1804 (ce qui ne l'empêche pas de continuer à participer aux travaux de son oncle). Il est nommé ingénieur ordinaire en 1807 et attaché au service du département de la Seine jusqu'en 1822. Après la mort de son oncle, il publie en 1813 son traité sur les ponts, suivi en 1816 de son ouvrage sur les traités de navigation. Navier travaille au sein de divers projets tels que le pont de Choisy, la passerelle de la Cité (reconstruction) ou encore les ponts d'Asnières et d'Argenteuil. En parallèle, il travaille aussi sur la théorie hydraulique, d'après les publications de Bélidor, le calcul des structures, et enseigne la mécanique appliquée à l'école des ponts et chaussées, participant ainsi à construire la renommée de l'école dans la théorie des sciences au début du XIXe siècle. De 1821 à 1829, il écrit plusieurs mémoires sur l'équilibre des corps solides élastiques, sur l'action mécanique des combustibles, le mouvement des fluides et l'écoulement des liquides dans les tuyaux. En 1823, suite à un voyage en Angleterre, il publie un mémoire sur les ponts suspendus. C'est en reconnaissance de ce travail qu'il devient en 1824 membre de l'académie des sciences dans la section de mécanique. Il est le concepteur du pont suspendu des Invalides, construit entre 1824 et 1826, remplacé en 1829 par le pont de l'allée d'Antin. En effet, la construction du pont n'a jamais abouti. Le 15 juillet 1826, lors de la pose du tablier, une légère ouverture est constatée dans les joints verticaux d'un puits. Le mois suivant, le joint s'ouvre plus largement. Face à une vague de défiance concernant la conception à laquelle s'ajoute une polémique d'ordre esthétique, le conseil municipal décide de démolir le pont. En 1830, Navier est nommé professeur à l'école polytechnique où il enseigne l'analyse et la mécanique. Il décède en 1836.
 

Bibliographie :

• Brunot A. et Coquand R., Le corps des ponts et chaussées, Paris : Editions du Centre de Recherche Scientifique, 1982
• Picon, A. , L'invention de l'ingénieur moderne : l'école des ponts et chausées, 1747-1851, Paris: Presses de l'Ecole nationale des ponts et chaussées, 1992
• Tarbé de Saint-Hardouin, François Pierre-Hardouin, Notices biographiques sur les ingénieurs des Ponts et chaussées, depuis la création du corps, en 1716, jusqu'à nos jours, Paris : Baudry,‎ 1884
• Annales des ponts et chaussées : mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur ; lois ordonnances et autres actes concernant l'administration des ponts et chaussées, 1er série, 1837, 1er semestre p. 1-19

Publications citées de l'auteur

• Claude, Henri, Louis Navier, Rapport a Monsieur Becquey, directeur général des ponts et chaussées et des mines et Mémoire sur les ponts suspendus, Paris, Impr. Royale, 1823

Travaux de la sous-série F/14 des Archives nationales :

• Seine, plan du chemin de halage dans la traverse de Choisy avec le projet d'une levée pour le prolongement de ce chemin en amont, 1810, AN/F/14/10078/1/30
• Seine, plan destiné à faire connaître la forme du terrain dans l'emplacement de la gare , 1810, AN/F/14/10078/1/31