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Gustave Caillebotte, Voiliers à Argenteuil, vers 1888
Gustave Caillebotte, Voiliers à Argenteuil, vers 1888
Ce panorama d'Argenteuil, rendu familier par les oeuvres de Monet et de Renoir, dans les années 1873 à 1877, est représenté de la berge du Petit-Gennevilliers, vers l'amont de la Seine. Au premier plan, le ponton proche de la maison de l'artiste. Au loin, le vieux pont de bois et les collines de Sannois et d'Orgemont.
De son atelier flottant, Monet s'attachait à traduire la fluidité de l'atmosphhère et, par ses impressions du mouvement et de la lumière, remettait en cause les formes.
Dans cette toile, Caillebotte saisit les reflets mobiles du fleuve à la manière de l'auteur des Régates à Argenteuil. Il juxtapose de rapides touches colorées, courtes et empâtées, qui forment les miroitements scintillants des voiliers baignés dans la lumière. Celle-ci est traduite par les jaunes présents dans les éléments solides, gazeux et liquides du paysage. La provenance de la lumière diffuse, est indiquée par les ombres des grand-voiles sur les focs et de l'embarcadère.
Si la facture de cette oeuvre est nettement influencée par Monet, le peintre ne capte pas avec le même bonheur les vibrations de la lumière dans l'atmosphère; sans doute en partie, car il ne renonce pas à la "permanence des formes". Pratiquant assidu de voile, il s'attache à rendre avec exactitude, la position des bateaux et leur gréement. Détachés dans le ciel, les mâts se profilent vers le lointain. Tangons, baumes, haubans apparaîssent nettement. Les deux voilures blanches glissent lentement au près du vent, vers le pont. La faible gîte des coques est soulignée par la verticalité des mâts des voiliers au mouillage, et des piles du pont.
Les feuillages verts, écho des collines lointaines qui abritent des maisons blanches au toit orangé, participent à l'harmonie colorée du tableau.
Marie-Josephe de Balanda, Gustave Caillebotte, Lausanne : Edita, 1988, p. 142